Histoire

Nandy est la propriété de famille détenue depuis quatre générations  par les arrières petits enfants de feu M. Gaston Cousin sur les plans de qui fût construit le pont Alexandre III.
Le temps et les hommes ont respecté l’oeuvre de Louis de l’Hospital.
Au fond de la cour d’honneur, la façade principale des toutes premières années du XVIIe siècle rappelle les constructions contemporaines de Fontainebleau.
Les successeurs de Louis l’ont flanquée de bâtiments circulaires et surbaissés qui le relient à deux pavillons de même style. Une balustrade ornée de vases et de statues ferme cette cour d’honneur où l’on accède entre des pelouses par une longue allée précédée d’une grille imposante.
La façade regarde un parc qu’agrémente un bassin alimenté d’eau vive. La façade nord, remaniée à la fin du XVIIe n’est construite que de pierre. La tradition l’attribue à Mansart.

Une histoire souvent féconde en drames,
toujours riche de leçons

et ainsi le présent rattaché au passé s’insère dans une tradition où les malheurs suivis de résurrection enseignent à ne pas désespérer de l’avenir. En ce coin de France où le capétien travaille dès l’origine à faire la patrie, on retrouve la trace, non seulement de ceux qui l’aidèrent dans sa grande oeuvre, mais encore du maître lui même :
Geoffroy de Nandy accompagne Philippe Auguste à la croisade, et date son testament de Saint Jean d’Acre en 1191 ; au XIVe siècle, la reine Jeanne d’Evreux, veuve de Charles IV le Bel possède le fief de Nandy que sa fille Blanche, duchesse d’Orléans, lègue par testament à l’abbaye de Pont-aux-Dames.
Le fief dépendit de l’abbaye jusqu’à la Révolution.

C’est au XIVe siècle que la terre de Nandy échoit à la famille entre les mains de laquelle elle restera le plus longtemps : les Galluccio de l’Hospital. Ces immigrés italiens s’allient de bonne heure aux plus grandes maisons de France. Le sang de nos maréchaux semble les attirer, puisque Adrien épouse une Rouault de Gamaches et François une La Châtre. Ils jouissent de la confiance des rois qu’ils servent comme échansons à la Cour ou comme baillis en province. Leur domaine s’arrondit en Brie où ils possèdent outre Nandy, Vitry, Nogent et Coubert. De bonne heure un Château s’élève à Nandy que ravagent pendant les guerres de religion les bandes armées qui parcourent la région. Quand le pays recouvre enfin la paix, à l’avènement d’ Henri IV, le Château de l’Hospital semble n’avoir plus été que ruines. 

Celui qui le relève, Louis est justement un des capitanes qui ont contribué le mieux à apaiser les troubles. Habile homme il sert bien ses intérêts en même temps que ceux de la France. Ligueur et même Gouverneur de Meaux pour la Ligue ; dès que Henri IV a abjuré le protestantisme, il se rallie à lui un des premiers et lui livre Meaux. La faveur du roi l’en récompense et il devient capitaine des gardes du corps. Sa grande situation lui permet de réédifier le Château de ses pères à peu près tel que nous le voyons aujourd’hui, mais il meurt jeune en 1611.
Sous les héritiers de Louis, sa veuve d’abord, Françoise de Brichanteau, puis son fils aîné Nicolas, le Château gagne en éclat. Nicolas ayant débarrassé Louis XIII de l’insolent Concini, devient Maréchal de France, il combat les protestants et les espagnols mais son humeur brutale le dessert. Gouverneur de Provence, il a une altercation avec l’Archevêque de Bordeaux, Sourdis, Chef des Conseils du Roi en l’armée navale, qu’il traite de « cagot », de « breviaire » et qu’il bâtonne. Richelieu le rappelle et l’envoie séjourner à la Bastille, mais le Roi lui pardonne, il est fait duc et a l’honneur de recevoir Louis XIII en son château de Nandy le 15 octobre 1642.
Le fils de Nicolas, François-Marie, délaissant Nandy, l’aliène finalement en 1664. Dès lors, le domaine passe entre les mains de plusieurs familles dont la plus illustre est celle des La Vieuville. En 1789, Lucien-Julien, marquis de Perthuis en est seigneur, Gentilhomme éclairé, il protège l’agriculture et refuse d’émigrer. Aussi le Château échappe-t-il au pillage et, sous l’empire, le marquis devient maire de la commune, ses descendants le revendent en 1850.